Aperçu d'ensemble sur la
géologie des chaînons entre Gap et Digne
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La géologie
des chaînons de ce secteur se caractérise par les points communs suivants
:
- Tous ces chaînons appartiennent aux chaînes
subalpines. Mais ils s'en différencient par la faible place qu'y
occupent les terrains du Jurassique supérieur et du Crétacé et
corrélativement par l'ampleur des affleurements du Jurassique inférieur et
moyen. En cela ils se rapprochent de la zone dauphinoise, dont le domaine
d'extension proprement dit est d'ailleurs immédiatement plus oriental.
- cette particularité est liée à une profonde érosion qui s'est produite avant le dépôt du Tertiaire ancien et dont le maximum de profondeur se situe dans la zone de passage entre le Nummulitique continental (molasses rouges) et marin (trilogie priabonienne).
- cette particularité est liée à une profonde érosion qui s'est produite avant le dépôt du Tertiaire ancien et dont le maximum de profondeur se situe dans la zone de passage entre le Nummulitique continental (molasses rouges) et marin (trilogie priabonienne).
- Ils possèdent une unité de structure
constituée par l'existence d'une grande dalle chevauchante, épaisse de
plusieurs milliers de mètres, la "nappe de Digne", dont le
front court sinueusement du nord au sud. Elle est bordée du côté ouest par un
système de chevauchements plus mineurs et moins continus, appelés
"écailles" ou "lobes chevauchants".. C'est l'extrémité
septentrionale de ce grand ensemble charrié qui dessine la vaste coupole du
Dôme de Remollon.
La Nappe de Digne et les
structures connexes
Les déformations
tectoniques des chaînons de Digne et des chaînons au NE de Sisteron sont
fondamentalement liées à la formation et de l'évolution de l'entité structurale
majeure que constitue la nappe de Digne.
La nappe de Digne est une puissante dalle rocheuse (de
l'ordre de 5000 m d'épaisseur totale, y inclus le Tertiaire du sommet de sa
succession), qui inclut d'ouest en est tout le secteur s'étendant de Digne (ou
de Turriers), à la basse vallée de l'Ubaye, où la nappe de Digne s'enfonce,
vers le NE, sous les nappes sub-briançonnaises.
Son chevauchement, vers le SW, se manifeste, dans la
nature actuelle, par le fait que l'on voit, en règle générale, s'enfoncer les
couches de son autochtone sous une lame de matériel triasique, riche en gypses,
qui représente la base de la succession de la nappe et la souligne.
L'individualité de cette nappe par rapport à son autochtone est, en outre, bien
caractérisée par l'opposition entre la grande épaisseur de sa succession (Voir
page suivante) des couches du Jurassique inférieur et moyen (de l'ordre de 2000
m) et la réduction de la même succession (0 à 200 m) dans l'autochtone.
En marge sud-ouest de la nappe, son autochtone est
débité par des déchirures et des chevauchements qui y découpent, sur une frange
d'une largeur décakilométrique, une succession d'écailles, ou "lobes"
chevauchants.
Document provisoire
Colonnes stratigraphiques des environs de Barrême.
Les deux colonnes de gauche donnent les épaisseurs des formations de la succession de la Nappe de Digne tout à fait méridionale (pour le Jurassique = extrémité méridionale du lobe de Cousson et passage au faisceau du Poil).
La colonne de droite donne la succession
des faciès du Tertiaire du synclinal de Barrême et leurs variations latérales
Les faciès marneux sont en grisé ; on trouvera la
liste de la plupart des faciès correspondants dans le tableau se rapportant à la région de Barles et
dans la notice de la carte géologique à 1/50.000°, feuille
"Digne", du B.R.G.M.
B / Partie
supérieure de la succession (Tertiaire à Jurassique supérieur) Colonne
stratigraphique des environs de Barles
Partie
supérieure : du Jurassique supérieur au Tertiaire inclus
Un aspect typique de la formation de Valensole : (rive droite du torrent des Duyes, aux environs de Barras, à l'ouest de Digne).
Lits de
cailloutis, friables car mal cimentés, interstratifiés dans des marnes peu
indurées, jaunes, beiges ou ocreuses. Les bancs, ici horizontaux, sont mal
distincts parce que leurs limites sont transitionnelles. Ils sont recoupés par
de multiples ravines qui rendent le relief encore plus confus.
Empreintes
tridactyles : Tanaron,
sentier descendant au ravin de l'Adrech, versant sud du Collet 1088.
Ces traces se trouvent à la surface du dernier banc gréseux marin, que
recouvrent les marnes continentales de Valensole
(Miocène moyen) : ces traces (de gros oiseaux marcheurs ?) confirment
l'émersion des anciennes plages à ce niveau précis de la succession
stratigraphique.
Empreintes de pattes d'oiseau sur des ripple-marks : surface d'une dalle de grès du
Miocène inférieur dans les gorges du Bès, en amont d'Esclangon.
Ces traces indiquent que cette surface de bancs est
une plage fossilisée ; elles prouvent que la molasse miocène marine s'est
déposée sous une profondeur d'eau extrêmement faible.
Les flèches maigres désignent les 3 empreintes visibles
sur le cliché et la flèche grasse indique le sens de déplacement de l'oiseau.
Les ravins supérieurs du torrent de Rousset, à l'est des ruines de La Pare, vus du sud, depuis les pentes occidentales de la crête de Beilet. (vallée du Bès en amont d'Esclangon)
ØnD = chevauchement de la nappe de Digne ;
Øui = chevauchement de l'Unité intermédiaire.
Noter l'épaississement de la succession des molasses rouges lorsque l'on s'écarte, vers le sud, de la voûte de l'anticlinal de la Maurière : elle se fait par de multiples petites discordances internes, ce qui indique que le bombement de la voûte s'accroissait pendant la sédimentation molassique.
Noter l'épaississement de la succession des molasses rouges lorsque l'on s'écarte, vers le sud, de la voûte de l'anticlinal de la Maurière : elle se fait par de multiples petites discordances internes, ce qui indique que le bombement de la voûte s'accroissait pendant la sédimentation molassique.
Bancs de molasse rouge oligocène
ravins de Rousset (vallée du Bès en amont d'Esclangon)
Lits de marnes rouges à "rhizocrétions" dans
la molasse rouge oligocène des ravins de Rousset (vallée
du Bès en amont d'Esclangon)
Détail de "rhizocrétions" - (Concrétions calcaires formées autour de racines pivotantes de plantes ayant poussé sur la couche de limon maintenant lithifié)- Vallée du Bès en amont d'Esclangon)
Colonnes stratigraphiques comparées du
Jurassique inférieur et moyen de la coupe du Bès (et de la Bléone) entre Digne
et Seyne-les-Alpes (dessin de
J.Debelmas ; extrait du Guide Rouge "Alpes du Dauphiné", 1983, Masson
éd., retouché)
La colonne
"Barles" correspond à l'autochtone mais aussi à la partie tout à fait
frontale du "lobe de la Robine" de la nappe de Digne (secteur de Courbons)
À Digne même (rive est de la Bléone) et dans le lobe de Cousson jusqu'à Norante, la succession est intermédiaire entre celle de Barles et celle de La Robine : elle reste assez épaisse mais le Carixien y est représenté par une barre de calcaires à silex bien individualisée.
À Digne même (rive est de la Bléone) et dans le lobe de Cousson jusqu'à Norante, la succession est intermédiaire entre celle de Barles et celle de La Robine : elle reste assez épaisse mais le Carixien y est représenté par une barre de calcaires à silex bien individualisée.
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